

2 x (73 x 92 cm.), A/t., 2017.

2 x (73 x 92 cm.), A/t., 2017.

2 x (73 x 92 cm.), A/t., 2017.
Substrat - N° 14
N°14-"Délire occidental", 2017, acrylique sur toile, 2 x (73 x 92 cm.).
« Comment se repérer dans un tel espace ? Le repérage, initial puis au cours du trajet, est en effet la clé du parcours de l’érème en espérant rejoindre l’écoumène. » Stéphane Gombaud.
N°14- PROGRES
La peinture intitulée "Délire occidental", représente une amérindienne en chasse approchant d’une plage où un couple avec enfant prend le soleil. Monsieur, Madame ont pris leurs congés payés d’été sur la côte méditerranéenne, avec leur enfant unique. En toute affection, le père vient de démouler grâce à son sceau en plastique, la tour d’un futur château de sable. Notre chasseresse semble sortir d’un film noir et blanc des années 50, apologie du rêve américain hollywoodien où les indiens incarnaient le choc des cultures et la victoire du « system », celle de la raison occidentale, un délire de développement appelé PROGRES où les hommes « se rendent comme maîtres et possesseurs de la nature ». DELIRE OCCIDENTALE (1), qui est appelé, comme tout délire, à se fracasser contre le réel.
Cette peinture est composée de deux toiles superposées de 30 figures chacune. Une en haut, au nord et l’autre en bas, au sud. Cette métaphore représente ce que les chypriotes turcs appelaient en 1957 « Taksim » (division) en soutient à la partition de l’île de Chypre en deux parties turque, au nord et grecque au sud avec le rattachement de l'île à la Turquie, ils s'opposaient ainsi à l'« énosis » (union) lequel était un plan de rattachement de l’île à la Grèce.
Les mots DELIRE OCCIDENTALE Séparent les deux toiles. Par-dessus ces deux mots, de la partie inférieure, surgit une indigène, autochtone, barbare ou sauvage idéalisée, armée d’un arc, tel une amazone de cinéma muet pour attaquer l’espace idyllique du monde du PROGRES, celui qui surplombe la composition générale enfermant ainsi les membres d’une petite famille de touristes occidentaux, surpris, entre travail, loisir et amour.
« La pulsion est insatiable et tout l’excite chez l’être dépourvu de logos ; l’exercice de la convoitise en augmente la force initiale, et si ces convoitises sont grandes et en nombre excessif, elles peuvent aller jusqu’à exclure la réflexion. » Aristote – L’Ethique à Nicomaque.
Jean-Bernard Pouchous, 2017.
N°14 -Bibliographie :
N°14-1-Dany-Robert Dufour, Le délire occidental et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisir, amour, éd. Les Liens qui Libèrent, 2014.