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Substrat - N°1

N°1-"Paupérisme", 2001, acrylique sur toile, 130 x 162 cm.

« À force d’appeler ça ma vie je vais finir par y croire. C’est le principe de la publicité»   a dit Samuel Beckett (1906/1989) (1). Mais plus tard Marshall Mc Luhan (1911/1980) (2) aurait peut-être répondu : « La publicité, c’est la plus grande  forme d’art du XX e. siècle »

 

N°1- Popérisme.

Peu après le Pop-Art anglo-saxon (3), le paupérisme anglais (4).

Au premier plan de cette peinture intitulée Paupérisme une piscine sur la margelle de laquelle deux jeunes femmes papotent, les pieds dans l’eau, assises de chaque côté d’un homme accroupi qui joue avec une petite fille.

La fillette est en train de faire pipi, elle est comme projetée en arrière par le jet d’urine qu’elle oriente prétentieusement vers le bassin d’eau chlorée.

L’Angleterre est le pays du smog et les jeunes londoniens profitent de la moindre éclaircie pour prendre un bain de soleil intégral avec la plus grande désinvolture (fair-play). C’est le week-end nous sommes loin de toute méritocratie et de son lot d’obligations et de complaisances sociales liées au monde du travail.

« Vive l’Esprit Mortemart ! Naturel, fin, trouveur de choses inattendues, un esprit qui a l'art d'en donner aux autres ! »

A l’arrière-plan,  la réalité suburbaine se manifeste malgré tout par l’explosion de barres et de tours de logements sociaux à l’époque du Parti conservateur britannique héritier des Tories de Madame la baronne Margaret Thatcher (1925-2013). Elle fut la première et unique présidente du Parti conservateur de 1975 à 1990, également la seule prime minister du Royaume-Uni de 1979 à 1990, la 4e femme Premier ministre dans le monde et la première en Europe.

Le surnom de « Dame de fer » que le journal soviétique L’Étoile Rouge lui décerna en janvier 1976 dans le but de stigmatiser son anticommunisme  devint rapidement au contraire un atout politique, symbolisant sa fermeté  face au Labour Party ou Parti travailliste.

Nigel Lawson (né en 1932), baron Lawson de Blaby, chancelier de l’Échiquier entre 1983 et 1990 déclara en août 1980 : (5) « La politique économique du nouveau conservatisme repose sur deux principes : le monétarisme et le libre marché en opposition à l’intervention de l’État et à la planification centralisée ».

Mme Thatcher se revendiquait également antisocialiste et écrivit dans ses mémoires  (6) : « Je n’ai jamais oublié que l’objectif inavoué du socialisme - municipal ou national - était d’accroître la dépendance. La pauvreté n’était pas seulement le sol nourricier du socialisme : elle en était l’effet délibérément recherché. »

Dans un discours devant son parti, en 1990, la leader héritière des Tories déclare : « Le socialisme a l’État pour credo. Il considère les êtres humains ordinaires comme le matériau brut de ses projets de changements sociaux ». Elle engagea en parallèle une politique de réduction sensible des dépenses publiques et de la fiscalité, accompagnée d’une dérégulation tous azimuts et d’une limitation du pouvoir des syndicats, qui permirent au Royaume-Uni de renouer avec une croissance élevée et une meilleure compétitivité, mais à un prix social élevé : chômage de l’ordre de 9 %, tensions sociales, etc (7).

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