

200 x 107 cm., A/t., 2019

200 x 107 cm., A/t., 2019

200 x 107 cm., A/t., 2019
Peinture Malanggan
N°15-"Visage Malanggan", 2019, acrylique sur toile, 200 x 107 cm.
« Un bouquet tout défait brûle les coqs des vagues
Et le plumage entier de la perdition
Rayonne dans la nuit et dans la mer du ciel.
Plus d’horizon, plus de ceinture,
Les naufragés, pour la première fois, font des gestes qui ne les soutiennent pas.
Tout se diffuse, rien ne s’imagine plus. » Paul Éluard (1).
N°15 - Tatanua.
La peinture intitulée "Visage Malanggan", représente un masque Tatanua, provenant de Nouvelle Irlande en Papouasie Nouvelle Guinée.
Nostalgie, Jean-Bernard Pouchous a été en Nouvelle Irlande (Tabar island) en 1994, dans le cadre du prix "Villa Médicis Hors les Murs", Ministère des Affaires Etrangères.
Un Film de 52 minutes à été produit sur cette aventure : "Malanggan" raconte les rites, cérémonies et œuvres du même nom, réalisées en Papouasie Nouvelle Guinée, dans les Iles Tabar, à l’occasion de la commémoration des morts. Le film nous montre la très belle collection de “Malanggan” du Musée Fur Vôlkerkunde de Bâle (Suisse) et en parallèle nous assistons à une cérémonie Malanggan dans le village de Tatau sur l’île de big Tabar en Nouvelle Irlande. Entre les églises et l’école, quelques cases et l’océan nous suivons la préparation de figures du culte des ancêtres par le sculpteur Edmond Sale et ses assistants pour le clan des Kuk, en 1994.
Cette aventure a fortement impressionné l’artiste, comme tous les grands amoureux des images mélanésiennes, le furent, en leur temps André Breton et les surréalistes.
« Océanie... de quel prestige ce mot n'aura-t-il pas joui dans le surréalisme. Il aura été un des grands éclusiers de notre cœur. Non seulement il aura suffi à précipiter notre rêverie dans le plus vertigineux des cours sans rives, mais encore tant de types d'objets qui portent sa marque d'origine auront-ils provoqué souverainement notre désir. Il fut un temps, pour tels de mes amis d'alors et moi, où nos déplacements, par exemple hors de France, n'étaient guidés que par l'espoir de découvrir, au prix de recherches ininterrompue du matin au soir, quelque rare objet océanien. Un irrésistible besoin de possession, que par ailleurs nous ne nous connaissons guère, se manifestait à son sujet, il attisait comme nul autre notre convoi lise : de ce que d'autres peuvent énumérer comme biens du monde, rien ne tenait à côté de lui, l'on parle au passé pour ne désobliger personne. le suis coupable, paraît-il, devant certains de continuer à m'émouvoir des ressources de l'âme primitive, de m'en être récemment ouvert à propos de spécimens de l'art indien ou des régions polaires auxquels s'étendait notre prédilection commune, - le rationalisme le plus borné a aujourd'hui ses néophytes : sans doute ont-ils perdu la mémoire et la grâce de cela comme du reste.
J'ai gardé de ma jeunesse les yeux que nous avons pu avoir d'emblée, à quelques-uns, pour ces choses. La démarche surréaliste, au départ, est inséparable de la séduction, de la fascination qu'elles ont exercée sur nous. » Océanie. Exposition, Galerie Andrée Olive, 1948, Avant-propos et poèmes inédits d'André Breton (extrait du catalogue).
Les masques "tatanua" sont sculptés dans le bois tendre d’alstonia puis complétés et décorés de diverses matières et couleurs. Ces têtes de mort portent une coiffe qui est laissé chauve sur le côté pour imiter la coiffure traditionnelle de deuil. Les masques tatanua étaient portés lors des cérémonies du malanggan.
Voir sur le site les pages Malanggan dans Accueil.
Jean-Bernard Pouchous - 2019.
Bibliographie :
15-1- Paul Éluard (1895-1952), Nouveaux poèmes. Capitale de la douleur (1926), éd. nrf, coll. Poésie/Gallimard, 1966.