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Art Malanggan

N°1-Exposition  des effigies Malanggan lors des cérémonies au début du siècle, Iles Tabar, Nouvelles Irlande, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Photo acquise du Muséum für Völkerkunde, Basel. Village de Tatau, Iles Tabar, cérémonie Malanggan au début du XX e. siècle.

 

N°1 -  Tatau.

Le Museum der Kulturen de Bâle est le plus grand musée d’ethnologie de Suisse. Il abrite une des plus importantes collections européennes consacrées aux cultures d’Europe et d’autres continents. Ses collections en provenance d’Océanie, d’Amérique précolombienne, du Tibet et de Bali ainsi que ses textiles sont de renommée mondiale. Monsieur Christian Kaufmann était  en 1994, conservateur du Muséum für Volkerkunde de Bâle et auteur de la partie Mélanésienne du "Citadelles & Mazenod" : "L’art océanien" (1), édité en 1993. Ses analyses ethnographiques et sémiologiques ont beaucoup aidé Jean-Bernard Pouchous à préparer une de ses grandes aventures artistiques : celle des MALANGGAN. Les deux reproductions de photos d’époque en noir et blanc reproduites montrent: l’exposition  des effigies Malanggan lors des cérémonies au début du XX e. siècle, dans les  Iles Tabar, en Nouvelles Irlande, de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ces photos acquises auprès du Muséum für Völkerkunde de Bâle, montrent l’intérieur de l’enceinte cérémonielle du Village de Tatau, pendant une cérémonie Malanggan. Nous voyons bien les statues Malanggan dédiés au mort et la population des hommes du clan en train de se recueillir autour d’un extraordinaire festin de porcs, de tortues et d’ignames.

  La Nouvelle-Irlande est une île volcanique du Pacifique au nord-est de l’île de Nouvelle-Guinée, elle fut découverte vers 1516-1517 par les navigateurs Willem Cornelisz Schouten (1567-1625), et Jacob Le Maire (1585-1616). Mais c’est en 1700, que le célèbre exploreur anglais William Dampier (1652-1715), nomme et décrit les lieux puis par l’exploration de Philip Carteret (1733-1796), qui en 1767 localise définitivement l’île. Longtemps repère de flibustiers (2), l’île est devenue en 1877 pour le marquis Charles de Rays un ambitieux programme de colonisation privée qui fit fort scandale en occident. En effet depuis la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne des souscripteurs et des candidats à l'émigration s'enrôlent dans une aventure spéculative des plus pittoresques. Quatre navires sont armés et, de septembre 1879 à mars 1881, plus de six cents colons s'embarquent à destination de Port-Praslin, rebaptisé pour l’affaire Port-Breton, ce fut un massacre (3), débarqués sur la plage, abandonnés à leur sort dans une nature impitoyable, en peu de temps presque tous périrent.

La Nouvelle-Irlande (New Ireland en anglais, Niu Ailan en "tox pisin", anciennement le Nouveau-Mecklembourg  en allemand) devint protectorat allemand de 1886 à la guerre de 14-18. Elle a ensuite été administrée par l’Australie jusqu’en 1975 date à laquelle elle est devenue une province de la Papouasie-Nouvelle-Guinée indépendante. Sa population était de 15.750 habitants en 1990. L’île au climat tropical est montagneuse (mont Lambel, 2150m.) et entourée d’îles plus petites dont le groupe des îles Tabar (Tabar, Tatau, Simberi).

Jean-Bernard Pouchous - 2004.

Bibliographie

-1- Brigitte Derlon, De mémoire et d’oubli: Anthropologie des objets malanggan de Nouvelle-Irlande, éd. Maison des Sciences de l’homme, coll. Chemins de l’ethnologie, 1997.

-2- Alban Bensa, Architecture et ethnographie, le centre culturel Tjirebon à Nouméa, éd. Adam Biro, 2000.

-3- Cécile Mozziconacci, Voyage dans le centre culturel Tjibaou, éd. Grain de sable, coll. voyage en poche, 1985.

-4- Brigitte Derlon, Malanggan: Objets, rites et sociétés en Nouvelle-Irlande, Thèse de doctorat, Université de Paris X, 1988.

-5- Michael Gunn, Nouvelle-Irlande: Arts du Pacifique Sud, Papouasie Nouvelle Guinée, éd. Musée du Quai Branly, 2007.

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