INSTALLATION - PLEIN-VIDE

Installation vidéo/sculpture de Jean-Bernard Pouchous, 1983, Centre George Pompidou, 2004, Salon d’automne

« L’opinion vraie est le bien de la pensée. »  Aristote (1).

 

Vide et plein.

Comme vous  pouvez le voir sur les photos suivantes, les caisses matérielles et virtuelles de PLEIN-VIDE n’avaient pas vieilli d’une planche.

L’image N° 1, nous montre le dispositif de l’installation. Le moniteur vidéo est devenu un écran plat LCD et l’image provient d’un petit lecteur DVD caché derrière l’écran, mais à part çà tout est d’époque, une véritable antiquité de la fin du XX e. siècle.

La photo N° 2, nous montre la séquence de l’homme perdu sur une île déserte. Nous distinguons  le naufragé solitaire, son l’île déserte et l’océan et le ciel avec sa ligne d’horizon dans la perspective à la prise de vue.

La photo N° 3, nous montre la  caisse qui se rempli à la main de pavés plus ou moins parallélépipédiques.

La photo N° 4, nous montre la caisse sablier et son décompte numérique.

La photo N° 5, nous montre  une caisse dans laquelle il y a la photo d’une caisse remplie d’un personnage qui pause en fumant, il remplit ainsi les vrais et fausses caisses, de la  fumée en mouvement de sa cigarette.

Dans le domaine du commerce et du packaging, le conditionnement désigne l’emballage d’un produit. Le coût d’un emballage peut actuellement, représenter de 10% à 50% du coût total d’un produit, presque autant que le contenu. Nous pourrions opposer contenant et contenu comme nous amalgamons vide et plein, dans le sens réalité des apparences et apparence de la réalité. «Un homme peut conditionner n’importe quoi, Or un artiste est un homme, Donc n’importe quoi peut être conditionné par un artiste.»

Le syllogisme c’est emballant! Dire d’un syllogisme qu’il est valide ou concluant, c’est affirmer que sa forme est valide.  Sa vérité matérielle, cependant, n’importe pas. Ainsi, le syllogisme: « Toutes les créatures à dents sont kleptomanes, Or les poules ont des dents, Donc les poules sont kleptomanes. » est formellement valide. Il n’a, en revanche, aucune valeur de vérité matérielle. N’y a-t-il pas moyen de conclure ? Oui ; si l’on adopte le point de vue de la logique mathématique, il faut alors considérer le contexte en tant qu’axiome.

La conclusion est alors un théorème relatif à une axiomatique contenant nécessairement la conjonction des contextes. Ainsi, pour le paradoxe du gruyère, on déduit ici que, lorsque volume et densité de fromage sont constants, on a bien « plus il y a de fromage, moins il y a de fromage ». Ce qui peut se réduire à un truisme idiot : « autant il y a de fromage, autant il y a de fromage ».

En définitive, la conclusion doit être considérée invalide plutôt que fausse car les deux occurrences du mot "fromage" sont liées à deux notions distinctes : Dans la première, les vides font partie du fromage. Le fromage se définit alors par son apparence externe. Dans la seconde, le fromage se définit comme une matière, et par-là même, exclut le vide. Ainsi ces deux notions antagonistes ne doivent pas être amalgamées dans une même phrase. Il s’agit là d’une forme sournoise de polysémie.

"Zététique" vient du grec zêtein qui signifie "chercher", l’adjectif zététique trouvant son équivalent dans l’adjectif grec zêtêtikos "qui aime chercher", "qui recherche". Les zêtêtikoï, en grec, sont les "sceptiques". Le scepticisme a été enseigné par le philosophe grec Pyrrhon (-365 à -275) (2). Sa doctrine eut cependant des opposants : des détracteurs de Pyrrhon dirent de lui que voyant un arbre sur son chemin, il ne détournerait pas sa route faute de certitude concernant la réelle existence de l’arbre.

Jean-Bernard Pouchous - 2009.

Bibliographie :

1- Aristote, Pierre pellegrin, Aristote, éd. Flammarion, coll. Philosophie, 2014.

2- Sextus Empiricus, Pierre Pellegrin, Esquisses Pyrrhoniennes, éd. Seuil, coll. points/Essais,  1997.