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40 F. - N° 8

N°8-"Perséphone de Pergusa", 2014, acrylique sur toile, 100 x 81 cm.

« Non loin des murailles de Henna, s’étend un lac très profond, nommé Pergus : dans les eaux en cascade du Caÿstre, les chants des cygnes ne résonnent pas plus nombreux. Une forêt l’entoure entièrement, en couronne les eaux, et ses frondaisons, telles un voile, en éloignent les feux de Phébus. Les branches fournissent la fraîcheur, la terre humide des fleurs pourprées ; c’est le printemps perpétuel. » Ovide, Métamorphoses (1).

 

N°8- OVNI. 

La peinture intitulée "Perséphone de Pergusa" représente Perséphone qui vient de s’éloigner du groupe des Océanides, qui habituellement l’accompagnent toujours dans les bois d’Enna en Sicile. Elle s’est avancée dans les eaux pour aller ramasser un petit canard noir en plastique qui flottait non loin d’une bétonnière abandonnée dans les eaux du lac de Pergusa. Nous sommes en Sicile à la tombée de la nuit, la jeune fille se redresse inquiète, à l’écoute du moindre bruit, seule.

Nous apercevons dans le ciel une soucoupe volante triréacteur ou "Objet Volant Non Identifié*" qui tire quelques rayons verts sur la terre. Malheureusement pour elle, elle vient d’être remarquée par Hadès maître des Enfers, son oncle, qui souhaite en faire sa reine. Il l’enlèvera.

« Et la Vierge, surprise, étendit les deux mains en même temps pour saisir ce beau jouet ; mais voici que la vaste terre s’ouvrit dans les plaines de Nysios, et le Roi insatiable, illustre fils de Cronos, s’en élança, porté par ses chevaux immortels. Et il enleva de force et la porta pleurante sur son char d’or.»  Homère, Hymnes homériques n° 12.

Perséphone n’eut le temps que de pousser un cri pour alerter sa mère, mais Déméter arrive trop tard. Personne n’ayant rien vu, la terre-mère, déesse de l’agriculture et des moissons partit à la recherche de sa fille unique pendant neuf jours et neuf nuits avant de déclarer : « La terre sera affamée tant que je n’aurais pas retrouvé ma fille ! »

Hélios, le soleil, décide alors de révéler à Déméter qu’Hadès son frère chthonien a enlevé sa fille. La déesse ira aux Enfers la chercher mais Hadès refusera de la rendre et l’affaire sera portée devant leur frère à tous deux le puissant Zeus. Le dieu décida que la jeune fille passera les six mois des périodes automnales et hivernales aux côtés de son époux en tant que reine des Enfers et les six autres mois de l’année, elle retournera sur Terre et dans l’Olympe en tant que Coré aider sa mère pour le printemps et l’été.

Le grain devient épi !

« Quand un dieu parle à un homme, pour les Grecs ce n'est pas une figure de style. Ne nous arrive-t-il pas d'entendre une voix intérieure ? » Jacqueline de Romilly (1913-2010)

Les Grecs anciens ont vécu avec les forces divines. Ils ont pensé que, celles-ci existant, il était important de se mettre en accord avec elles si l'on ne voulait pas errer et se heurter à des échecs tragiques. D'où la prière d'Épictète aux dieux à la fin de son Manuel, lorsque celui-ci s'exclame : « Conduis-moi ô Zeus et toi Destinée, où Vous avez fixé que je dois me rendre. Je Vous suivrai sans hésiter » Nous agissons comme eux sans nous en rendre compte. Quand nous agissons, nous essayons de nous mettre en accord avec les forces de la vie qui parlent autour de nous comme en nous. (2)

*OVNI : Le 26 juin 1947, Kenneth Arnold, pilote américain, raconte sur les ondes de KWRC (une radio de Pendleton, dans l'Oregon) l'observation qu'il a faite 48 heures plus tôt alors qu'il volait dans son avion privé près du mont Rainier, dans l'État de Washington. Il rapporte avoir vu, sans pouvoir les identifier, 9 objets en forme de galets plats, très brillants et très rapides, volant en direction du Mont Adams depuis le Mont Rainier. Il estime leur longueur entre 12 et 15 mètres et leur vitesse à au moins 1 800 km/h. Ils volaient, déclare Arnold, « comme des oies, formant une chaîne en diagonale comme s’ils étaient attachés l'un à l'autre, en un mouvement sautillant, analogue à celui d'une soucoupe ricochant sur l'eau ». La presse devait préciser plus tard que les objets qu'il avait vus ressemblaient à des "soucoupes volantes" (flying saucers) et à une "assiette à tarte" (pie-plate) coupée en son milieu avec un triangle convexe à l'arrière. Ce témoignage, s'il lui vaut d'être la risée des médias et du public, fait toutefois connaître le terme de "soucoupe volante".

Jean-Bernard Pouchous - 2014.

N°8-Bibliographie :

N°8-1- Ovide, trad. Georges Lafaye, Les Métamorphoses, éd. Folio, coll. Classique, 1992.

N°8-2- Bertrand Vergely, Deviens qui tu es – Quand les sages grecs nous aident à vivre, éd. Albin Michel, 2014.

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