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40 F. - N° 5

5-"Noël 2025", 2014, acrylique sur toile, 100 x 81 cm.

« Tout permet de prédire... la réapparition graduelle de l'esprit dionysiaque dans notre monde contemporain. » Friedrich Nietzsche.

 

N°5- Dharma. 

La peinture "Noël 2025" représente une jeune femme nue faisant du yoga sur une table en bois. Elle est dans la posture dite du cobra (bhugangasana), se redressant sur ses deux bras bien tendus, les seins en avant et la tête renversée en arrière. Cette posture soulage la douleur du dos provoquée par un excès de travail, augmente la chaleur du corps, tonifie les ovaires et l’utérus et assouplie la colonne vertébrale. 

Nous sommes en hivers, il fait beau, comme nous le montre le paysage enneigé en arrière-plan où nous reconnaissons les bleus de  l'hiver,  il fait beau, un arbre courbe sous le poids de la neige, une clôture longe un chemin glacé qui s’éloigne au loin vers une petite montagne recouverts de sapins aux reflets bleutés. 

Dans le dos de notre yogi et accroché à ses fesses, se dissimule un  gros lémur fauve qui nous regarde avec ses grands yeux rouges, intrigué.  Au premier plan en bas est posé sur la table à gauche un ustensile de cuisine appelé chinois duquel ressort un mètre ruban enroulé sur lui-même. Inventé par Alexis Lavigne en 1450, tailleur pour dames, le ruban à mesurer gradué flexible permet de mesurer des surfaces courbes, comme le tour de taille ou de poitrine.    Une louche métallique est retenue par la main gauche de la jeune fille en bordure de la table. 

En haut de la peinture sont suspendus à une tringle horizontale, des décorations de sapin de noël et une écumoire en aluminium.  C’est noël, nous sommes sur la terrasse d’un chalet de station de sport d’hiver, peut-être un lendemain de fête ? 

Le Lémur fauve n’est pas à sa place dans ce paysage hivernal, normalement il vit à Madagascar ou à Mayotte et ne voit jamais la neige. Il vit en groupe composé de quatre à une dizaine d'individus. Il se nourrit de fruits, de feuilles et de fleurs. Il est actif de nuit comme de jour. Il communique par différents cris. Sa vie sociale est très structurée et comparable à la nôtre par bien des aspects. Il enterre ses morts (ou tout au moins les recouvre de terre ou de feuilles) et c'est aussi le seul primate qui possède des mains de type humain avec des empreintes digitales. Ses mains ressemblent donc fortement à des mains humaines, il est capable d'éplucher certains fruits comme la banane. Ses deux grands yeux cernés au regard doré, son museau allongé de lévrier, un pelage très doux, variant du beige au roux, sa taille (une cinquantaine de centimètres plus une queue de 60 cm), sa sociabilité en font un animal qu'il est tentant d'apprivoiser. Malgré leur caractère sauvage, ils peuvent s'habituer très facilement aux humains notamment quand ces derniers les nourrissent à la main. Les mahorais, surtout les enfants ne les considèrent pas comme des animaux, mais comme des humains transformés par   Dieu, et les respectent beaucoup. 

La jeune fille au lémur fauve viendrait-elle de Mayotte pour passer noël à la neige ?  Travaille-t-elle aux cuisines, fait-elle de la décoration, de la couture ?

« Se conformer à ce que l'on est, est dharma. » (« Svalakfhana-dhâranâd dharmah. ») "Dharma" est un mot qui signifie « loi naturelle ». S'y conformer est la seule vertu. Il n'est d'autre religion que la réalisation de ce que l'on est par sa naissance, sa nature, ses aptitudes. Chacun doit jouer de son mieux le rôle qui lui est assigné dans le grand théâtre de la création. Le bonheur de l'homme et sa survie dépendent de la réalisation de la place qu'il occupe parmi les êtres vivants en tant qu'espèce et parmi les hommes en tant qu'individu. S'il cherche à s'attribuer un rôle qui n'est pas le sien dans la société il devient un ennemi de l'humanité. S'il est un prédateur, un ennemi des autres espèces, il devient l'ennemi des dieux, l'ennemi de la création (1).»

Jean-Bernard Pouchous, 2014.

N°5-Bibliographie :

N°5-1- Alain Daniélou, Shiva et Dionysos - La religion de la Nature et de l'Eros - De la préhistoire à l’avenir, éd. Fayard, 1979.

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