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Substrat - N° 12 

N°12-"Drop la rose", 2009, acrylique sur toile, 162 x 97 cm.

« Une multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d’anthropomorphismes, bref, une somme de relations humaines qui ont été poétiquement et rhétoriquement haussées, transposées, ornées, et qui, après un long usage, semblent, à un peuple, fermes, canoniales et contraignantes: les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des métaphores qui ont été usées et qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaies qui ont perdu leur empreinte et qui entrent dès lors en considération non plus comme pièces de monnaie, mais comme métal. » Nietzsche,  Le livre du philosophe (1).

 

N°12- Qu’est-ce que la vérité ?

Avec la peinture intitulée Drop la rose nous plongeons sur le corps d’une belle femme rousse qui prend son bain. 

La baignoire est entourée de photos et d’objets divers. Sur le rebord de gauche est  posé un cliché en  couleur  représentant la tête d’un nouveau-né. Sur le rebord de droite sont placées de haut en bas : une photo couleur d’un bébé qui marche à quatre pattes, une photo noir et blanc représentant deux enfants qui s’amusent et une photo noir et blanc d’un autre bébé qui, lui aussi, trottine à quatre pattes.

Pour les objets, au premier plan, dans  l’angle de gauche, se dresse une statuette en bronze représentant un homme barbu, portant un chapeau de nain de jardin, les épaules recouvertes d’une capeline. Il avance vers nous jambes nues. On distingue une réplique de cette même statuette en haut à gauche sur l’angle de la baignoire. Sur l’angle de droite toujours en haut est posé un flacon de parfum et sur le bord droit un bouquet de fleurs roses et fushia.

En arrière-plan, nous découvrons les toits de Paris, un petit matin de mai. Sur le zinc d’un des toits nous retrouvons le même personnage en bronze, mais cette fois-ci il avance à découvert. Il s’agit de Priape (dieu de la fertilité) en majesté.

« Tous les objets dits culturels permettent-ils (également) de développer le sens critique et le jugement ? » La peinture est-elle un objet culturel parmi d'autres ? L'approche culturaliste (2) propre aux années 1950 signifie-t-elle le nivellement de toutes les productions artistiques ? La résistance institutionnelle à la pénétration du culturalisme s'explique peut-être par une certaine méfiance (qui prévaut en son sein) vis-à-vis de l'herméneutique,  art d’interpréter depuis Aristote (3), théorie de la lecture des productions du langage artistique, de l'explication et de l'interprétation.

Les œuvres comme Drop la rose, comme Love bug ou  Quand il est né, je commençais seulement à en profiter, sont une sorte de travail anthropologique peint.

Jusqu’en 2006, Jean-Bernard Pouchous ne connaissait pas le mot culturalisme, il connaissait culturisme pour ce qui était de la gonflette et acculturation, mot bien pratique dans une conversation pédagogique pour éviter de dire imbécillité, idiotie et autres injonctions déplaisantes à qui les écoute mais si nécessaires pour se débarrasser des pots de colle qui engluent et donnent la poisse au milieu artistique.

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