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Substrat - N° 2

N°2- "Spécimen", 2002/03, acrylique sur toile, 162 x 130 cm.

« Dans le monde réellement renversé, le vrai et un moment du faux. » Guy Debord (1931-1994).

 

N°2- Testostérone et libido.

Dans l'histoire humaine, la fabrication des images atteste une persistance et une continuité au moins égales à celle de la question de soi, que l'homme n'a jamais cessé de se poser. La peinture intitulée Spécimen représente deux  spécimens d’être  propres à l’espèce humaine. Deux modèles typiques représentatifs de cette population terrestre faite d’hommes et de femmes. À gauche, un homme adulte dans le triomphe de la force de l’âge et à droite, une  jeune femme venant d’atteindre l’âge si désiré de la procréation. Sûrement un mâle dominant valorisant sa virilité.

Cette exhibition est un signal fort aux inévitables  joutes prénuptiales dont va faire l’objet la jeune femelle et que, dans son intérêt, se devra d’arbitrer le père.  Ces combats opposeront les  jeunes prétendants par l’odeur alléchés et qui se devront de provenir d’autres niches écologiques.  Aussi, pour que la variété génétique soit la plus intéressante possible au choix du partenaire pour le coït, il faut mettre le matériel sexuel bien en évidence pour attirer les jeunes éphèbes et les sortir des sphères les plus aisées de la société.

Les poses choisies, station debout, dos cambré, ventre rentré, poitrine saillante, muscles bandés, mettent en valeur  la puissance physique qu’ils se doivent d’entretenir l’un et l’autre pour représenter la position sociale élevée du père à l’intérieur de son propre clan. Cette parade  a également pour objectif d’impressionner  et de repousser les mâles indésirables, soit parce que trop vieux soit parce qu’ils sont déjà membres de la famille.

Cette analyse zoologique du comportement parental chez l’animal homo sapiens-sapiens (1) montre bien que cette espèce en voie d’absolutisme terrestre ne pratique pas l’inceste. Ces résultats scientifiques sont également corroborés par d’autres études éthologiques pratiquées sur des échantillons vivants alors qu’ils évoluaient librement en petits groupes dans leur milieu naturel.

Il est presque impossible, tant le travail est magnifiquement bien fait, de voir qu’il s’agit de deux spécimens d’animaux rares empaillés. Toutes les données scientifiques connues sont ici parfaitement bien synthétisées et vulgarisées dans cette reconstitution taxidermique très vivante.

Les comportements exhibitionnistes de parade, très documentés chez l’humain, sont artistiquement naturalisés. Le traitement des pilosités et des carnations notamment, donne à l’ensemble un aspect de réalisme des plus soignés. Certains particularismes caractéristiques de l’anatomie du mâle, morphologie du corps et des membres inférieurs, physionomie du visage, implantation des cheveux, se retrouvent chez la jeune femelle.  Ces indications laissent supposer  une parenté génétique directe.

Ces deux êtres humains terriens sont actuellement exposés dans une vitrine. Le décor en arrière-plan montre la planète bleue, la Terre. Au premier plan les personnages reposent sur le sol de la lune éclairés tous deux par le soleil.

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